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12 mars 2010 5 12 /03 /mars /2010 23:27

BeatKitanoGosse.jpgParmi les autres merveilles de Paris, il y a tout ce foisonnement culturel (voir aussi Une fois n’est pas coutume pour une belle balade patrimoniale) : les musées, les concerts, les spectacles, le théâtre et j’en passe… Dernière visite en date : l’exposition de Beat Takeshi Kitano, Gosse de peintre à la fondation Cartier, qui met à l’honneur les travaux plastiques de cet homme à tout faire, que nous ne connaissons guère ici-bas qu’à travers sa carrière cinématographique.

 

Nous ne touchons là qu’un petit bout de la lorgnette (qu’il a très longue à ce qu’il paraît). Cet article seul ne suffirait pas à retracer l’intégralité de ses compétences (qui sont tout aussi grosses), tant l’homme est hyperactif : huit émissions télévisées hebdomadaires à son actif (pas toujours très reluisantes), comique reconnu, immense star au Japon, peintre, écrivain, amateur de claquettes, aucune corde n’a l’air d’échapper à son arc.

D’ailleurs l’artiste fait actuellement le plein d’actualité. Une rétrospective de ses films vient de commencer à Beaubourg. Son dernier long-métrage, Achille et la tortue (qui traite de la condition d’artiste) est de l’avis des critiques d’un humour ravageur. Et au vu de l’exposition de la fondation, je n’en douterais pas. Enfin, une biographie, intitulée Kitano par Kitano, avec la collaboration de Michel Temman, est parue fin février.

Est-ce son heure de gloire ? En tout cas, l’homme explose en France, si l’on en croit sa couverture médiatique inégalée, son exposition parisienne amenée à voyager au niveau mondial et son «élévation» par le ministre Frédéric Mitterrand voilà deux jours au rang de commandeur des Arts et des lettres.

Nous ne débattrons pas plus loin de cette explosion, le débat est déjà entre les mains de la presse.

En tout cas, l’exposition est à son image : cabossée mais l’œil rieur, innocente (de cette innocence qui vous fait prendre un plaisir immense aux choses les plus simples) et toujours pleine de vie. On découvre au passage à travers les extraits de ses émissions, le véritable visage de Takeshi Kitano : il est fort étonnant, quand on le connaît en tant que cinéaste pointu de le découvrir en animateur de ce que l’on pourrait qualifier de bouse télévisuelle ici bas (voir vidéos, d’assez mauvaise qualité, sur le site www.takeshikitano.net).

Côté artistique, autant ses hybrides machine-animal ont pu me laisser pantoise et m’entraîner dans un imaginaire fantasmagorique des plus rêveurs, autant ses autres hybrides animal-végétal laissent une désagréable impression de croûtes mal finies. Autant certains de ses tableaux avaient l’air d’être peints à la va-vite pour donner corps au plus vite à l’exposition, autant ses installations interactives donnent au spectateur l’envie d’être acteur et donc une place centrale dans l’exposition.

Bien que l’exposition soit réellement inégale (ce que l’on ne croirait pas à en entendre une presse muselée par l’envie de continuer à être invitée sur les lieux), elle a tout de même de beaux avantages : son interactivité d’une part, sa capacité à plaire aux parents comme aux enfants, en témoignent ses marionnettes ô edo (sur une musique d’Hideboh dont vous trouverez ci-dessous une vidéo), qui reportent un franc succès.

Si vous n’avez pas encore succombé à la tentation Kitano, il est encore temps, même si l’on ne vous garantit pas que du bon.

 

Le furet fatigué par une semaine harassante

 

 

 

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