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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 21:46

Veil2.jpgSimone Veil entre à l’Académie française. On ne pouvait rêver plus belle introduction pour débuter cette nouvelle rubrique : La minute féministe, tant le respect pour cette grande dame est unanimement partagé par toutes les couches de la société, tant la personnalité préférée des Français est l’un des derniers symboles républicains de l’intégrité. On aurait bien rêvé la première dame de France à la tête du conseil constitutionnel, mais c’est un autre débat…

 

 

Rappelez-vous… 26 novembre 1974. Simone Veil, alors ministre de la santé, présente courageusement son projet de loi sur l'avortement à la tribune de l'Assemblée nationale.

Extraits : «Je voudrais vous faire partager une conviction de femme. Je m'excuse de le faire devant cette assemblée presque exclusivement composée d'hommes. Aucune femme ne recourt de gaieté de coeur à l'avortement...» Elle poursuit en expliquant la situation des femmes que la loi rejette «dans l'opprobre, la honte et la solitude», et s'interroge : «Parmi ceux qui combattent aujourd'hui une éventuelle modification de la loi répressive, combien sont-ils ceux qui se sont préoccupés d'aider ces femmes dans leur détresse ?»

Ces mots, proclamés à une période où la femme venait juste d’obtenir un secrétariat d’État à la condition féminine (après quelques années de lutte pour des droits aussi banaux que celui d’ouvrir son propre compte bancaire sans la signature de son mari - vive 1968 ! - ou aussi vitaux que celui de prendre la pilule – loi de Neuwirth en 67 confortée en 1975), ont donné place à un débat houleux qui n’est toujours pas clos aujourd’hui, tant l’intégrisme catholique reste ancré jusque dans la tête des couches dominantes et notamment celle de certains membres de notre gouvernement actuel. En aparté, signalons que notre cher président a failli ne pas se rendre à la cérémonie à l’Académie française (il n’aurait pas digéré la petite phrase de Simone Veil sur le fait qu’il aurait pu intégrer une seconde femme au conseil constitutionnel !) : son volte-face ne leurre personne…

Petit rappel : la loi légalisant l’avortement avait été votée le 17 janvier 1975 à titre provisoire… pour une période de 5 ans. Elle fut heureusement reconduite en 1979 à titre définitif. On l’a échappé belle !

Rappeler ce moment historique aujourd’hui n’est pas un vain mot. L’avortement est un droit, certes, mais un droit encore trop souvent bafoué, tant il peut s’avérer difficile à obtenir… Le nombre de centres et d’hôpitaux pratiquant l’IVG est en baisse constante, les rendez-vous repoussés aux Calandes grecques obligeant encore trop souvent les femmes à se rendre à l’étranger le terme dépassé, les femmes sont systématiquement culpabilisées, aucune aide psychologique n’est offerte à l’issue de l’intervention, qui pourtant est réellement traumatisante !

Dans ces conditions, je tiens à remercier sincèrement Simone Veil pour son apport envers la cause des femmes, qui ne s’est pas arrêtée au droit à l’avortement, mais a continué avec la défense de la parité, de l’égalité au travail, etc.

Dans tous les cas, les hommes comme les femmes doivent rester vigilants : non ces droits ne sont pas des acquis, oui ils peuvent toujours être remis en cause, oui il faut constamment garder en tête que nos droits se réduisent aussi vite que la crise est foudroyante !

Restez éveillés !

 

Signé le furet en lutte pour la bonne cause

 

Ne manquez pas de revoir en vidéo les combats de Simone Veil :

http://www.lexpress.fr/actualite/politique/les-combats-de-simone-veil-en-videos_856203.html


 

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commentaires

S
<br /> ça y et les furettes de garde sont nées. De là qu'elles se transforment en putois en redevenant sauvage... Ca va sentir fort dans les chaumières<br /> <br /> <br />
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